La dernière sortie de Jean Ping, le 28 février dernier n’a pas du tout plu au gouvernement qui a annoncé le 2 mars par l’entremise de sa porte-parole qu’il se réservait le droit de porter plainte auprès des autorités judiciaires compétentes, d’autant plus que les propos de l’opposant tombent, assure-t-elle, sous le coup de la loi et sont susceptibles de recevoir plusieurs qualifications pénales. En effet, 48 heures plus tôt, dans un entretien sur France 24, l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, qui continue de revendiquer la victoire à cette élection, a déclaré qu’il lui suffisait de claquer des doigts pour que ses partisans aillent dans une direction ou une autre. Si le chef de file de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) a plus d’une fois réfuté un appel à l’insurrection au cours de cet entretien, pour les autorités gabonaises, c’est tout comme. Elles condamnent « des propos séditieux, gravissimes » assimilables à un appel à la guerre civile. « Les propos de M. Jean Ping soulèvent également la responsabilité morale de France 24 en tant que diffuseur. L’appel au coup d’État et à la guerre civile ne relève pas plus de la liberté d’expression ou du droit à l’information, mais bel et bien à une opération de déstabilisation », estime Madeleine Berre.